Fannie Olivier - La Presse canadienne à Ottawa | Canada
Publié dans Le Devoir, le 21 novembre 2016
À quelques jours du Sommet de la Francophonie à Madagascar, Michaëlle Jean juge « essentiel » que le Canada se réengage dans les missions de paix en Afrique francophone.
Ottawa soupèse toujours ses options pour l’envoi de quelque 600 Casques bleus en mission de paix en Afrique, mais certains s’attendent à ce que les troupes soient déployées au Mali.
En entrevue à La Presse canadienne, la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a insisté sur l’importance de l’implication canadienne sur la scène internationale et dans les opérations de paix en particulier.
« Ça, c’est essentiel, parce que la moitié des opérations de maintien de la paix se déploient dans des pays de l’espace francophone », a-t-elle souligné.
Même si elle n’est pas à l’ordre du jour au 16e Sommet de la Francophonie les 26 et 27 novembre à Antananarivo, la question du pays qui sera choisi par le Canada pour y envoyer ses troupes risque fort d’être un sujet de choix dans les corridors.
Pas d’annonce
La ministre fédérale du Développement international et de la Francophonie, Marie-Claude Bibeau, prévient toutefois que le pays sélectionné ne sera pas annoncé à Madagascar.
« La décision n’est pas prise encore et va revenir au Conseil des ministres avant. Ce n’est pas dans la liste des annonces à venir au Sommet de la Francophonie », a-t-elle indiqué en entrevue.
À la veille du premier voyage du premier ministre Justin Trudeau en Afrique, Mme Jean salue l’intention de son gouvernement de « faire entendre avec plus de force encore cette voix du Canada, cette capacité d’action et cette volonté canadienne d’agir et d’être à nouveau présent sur la scène internationale ». Elle va même jusqu’à oser espérer que ses façons de faire inspireront Donald Trump. « J’espère que, peut-être, le nouveau président américain désigné regardera cela comme un exemple », a-t-elle confié.
Sécurité
La sécurité mondiale sera assurément à l’ordre du jour. Le Québec présentera notamment une résolution appelant à combattre et à prévenir la radicalisation menant à la violence, un geste pour donner suite à la Conférence Québec-UNESCO qui s’est tenue sur la question au début du mois.
Aux yeux de la ministre québécoise des Relations internationales et de la Francophonie, Christine St-Pierre, ce sommet revêt une importance capitale pour la diplomatie québécoise. « C’est la seule instance dans le monde où le Québec est membre à part entière. […] Il faut qu’on montre notre personnalité et qu’on se démarque », a-t-elle fait valoir lors d’un entretien téléphonique.