Chères amies, chers amis,
Le changement est en marche.
Voilà un an, jour pour jour, j’annonçais le lancement d’une grande initiative pour la jeunesse et avec la jeunesse.
Vous avez été des millions à répondre présents et vous rejoignez, chaque jour un peu plus nombreux, le mouvement « Libres ensemble ». C’est formidable.
Avec la langue française pour trait d’union, vous transcendez les frontières et les océans. Vous dites votre volonté de tisser des liens solidaires à travers les arts, la culture, l’éducation, l’économie, votre volonté de vous engager, de vous mobiliser pour faire bouger les lignes, pour prendre votre destin en mains, pour prendre en mains le destin du monde que vous voulez plus juste, plus éthique, plus stable, et durable.
Vous l’avez réaffirmé avec des mots poignants, puissants, percutants, lors de la cérémonie d’ouverture du Sommet d’Antananarivo, comme dans les instances qui l’ont précédé, et dans la Déclaration que vous avez déposée entre les mains des chefs d’État et de gouvernement de la Francophonie.
Et en vous entendant, en vous voyant à l’œuvre sur le terrain, nous avons la certitude, j’ai la certitude que la Francophonie a fait le bon choix en impliquant la jeunesse comme faisant partie des solutions.
Le changement est en marche.
Alors, abordons cette année nouvelle avec confiance, ambition et audace, quand bien même l’année écoulée n’a pas permis de tourner définitivement la page des crises et des con its, des inégalités et des injustices, des menaces inédites qui déchirent et déstabilisent le monde et l’espace francophone. Soyons toutes et tous convaincus que la force de nos convictions, la volonté de nos énergies rassemblées peuvent infléchir une réalité qui en sera irrémédiablement modifiée. Nous l’avons prouvé tout au long de ces derniers mois.
Et peu importe le temps que cela prendra. Seule la dynamique compte parce qu’un changement en prépare toujours un autre. Soyons toutes et tous convaincus, aussi, que nous avons fait les bons choix, parce que nous démontrons, plaidoyer après plaidoyer, action après action, que ce n’est pas par le seul recours à la force et au tout sécuritaire que l’on viendra à bout de la terreur, des trafics en tout genre et des exactions barbares de ces criminels sans loi et surtout sans foi qui frappent lâchement et aveuglement pour mieux régner.
Ce n’est pas par la construction de murs aussi indignes que dérisoires, ni par des politiques de quotas âprement et égoïstement négociées, que l’on mettra un terme au sort tragique et inhumain de ces dizaines de millions de réfugiés, de déplacés et de migrants.
Ce n’est pas en multipliant les constats, les statistiques et les déclarations sans lendemain que l’on mettra n à ce scandale de notre temps qu’est le chômage des jeunes, et à la mise sous tutelle économique et psychologique des femmes.
Ce n’est pas en exploitant, en attisant la tentation du rejet de l’autre dans sa différence, du repli sur soi, du chacun pour soi et du chacun chez soi que nous parviendrons à répondre efficacement à ces urgences, ces menaces, ces dé s qui désormais sont devenus l’affaire de tous les peuples sans exception.
Nous, de la Francophonie, avons fait d’autres choix.
Nous avons fait le choix d’agir sur les causes plutôt que sur les conséquences, d’agir en faveur de ces forces de changement et de progrès, de ces facteurs de stabilité que sont : la prévention des con its, le rétablissement et la consolidation de la paix, l’enracinement de la démocratie et de l’État de droit, le respect des droits et des libertés; l’accès pour toutes et pour tous à une éducation et une formation de qualité, à des emplois pérennes et décents ; la croissance partagée et le développement responsable.
Nous avons fait le choix de nous imposer là où on ne nous attendait pas, comme dans le soutien à l’entrepreneuriat, à l’innovation et à la création d’emplois pour les femmes et les jeunes dans le cadre d’une vigoureuse stratégie économique et numérique.
Nous avons fait le choix d’un multipartenariat ouvert à toutes les énergies et à toutes les synergies en nous rapprochant stratégiquement de l’ONU, de partenaires internationaux partageant les mêmes objectifs que nous et en nous appuyant comme jamais sur l’expertise diversifiée et complémentaire de tous les acteurs de la Francophonie : sur les équipes de l’OIF à Paris, et dans ses représentations permanentes à New York, Genève, Bruxelles, Addis-Abeba, comme dans ses bureaux régionaux à Port-au-Prince, Lomé, Libreville, Hanoï, Madagascar, Bucarest ; avec aussi son Institut pour le développement durable à Québec et celui tout récent pour l’Éducation et la Formation à Dakar; sur les équipes de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, de l’Agence universitaire de la Francophonie, de l’Association internationale des maires francophones, de l’Université Senghor d’Alexandrie, de TV5 Monde, des Conférences ministérielles de l’Éducation, de la Jeunesse et des Sports ; sur nos réseaux institutionnels, nos réseaux professionnels et d’experts, nos réseaux de femmes et de jeunes.
Nous avons aussi fait le choix de capitaliser sur la vigueur de la Francophonie des peuples à travers l’engagement de très nombreuses organisations internationales non gouvernementales et de la société civile qui répondent avec enthousiasme ; le choix, également, de mobiliser partout le secteur privé, les acteurs économiques, les entrepreneurs.
Enfin, nous avons fait le choix, en toutes circonstances, et au moment, surtout, où se multiplient les velléités de relativisme culturel, de ne jamais transiger sur nos principes et le caractère universel des valeurs que nous avons en partage, parce que ce sont ces principes et ces valeurs qui font de notre diversité une richesse et une force.
En récoltant les premiers fruits de nos moissons, en mesurant les résultats concrets, tangibles auxquels nous sommes déjà parvenus, nous pouvons dire avec fierté que la Francophonie a fait les bons choix. Et que le changement est en marche.
Je vous souhaite une année 2017 riche en émotions !
Original à l'Organisation internationale de la Francophonie.